Histoire

Historique de la Bourgeoisie


A partir du XIIème siècle, Octodure change progressivement de nom et devient Martigny. Enclave épiscopale égarée en terres savoyardes, la région attise les convoitises et endure les guerres entre l'évêque de Sion et les comtes de Savoie.

Vers 1300, Martigny est un mandement dépendant de l’évêque de Sion. Charrat,  Le Guercet, Martigny-Ville, Martigny-Bourg, la Bâtiaz, Martigny-Combe et Trient sont des quartiers de la communauté où le Bourg avait la prédominance.

Au XIVème siècle, Martigny est savoyarde; au XVème, elle est sous la tutelle des Sept Dizains valaisans. A cette époque, la Ville reçoit par deux fois ses libertés et ses franchises: en 1338 des princes-évêques et en 1399 des comtes de Savoie.

En 1392, Bonne de Bourbon comtesse et régente de Savoie, tutrice d’Amédée VIII, donne à Martigny "Le Droit de foire" qui est une concession pour organiser deux foires annuelles. La Foire du lard et la Foire du Valais en sont, peut-être, les descendantes !

En 1399, Amédée VIII de Savoie concède aux bourgeois une charte de libertés et de franchises ; ces privilèges limitent l’autorité souveraine et assurent la paix dans la région.
La Bourgeoisie acquiert ainsi le droit d’exercer elle-même la justice par son syndic, tandis que les bourgeois obtiennent les droits juridiques, successoraux, matrimoniaux que la féodalité leur refusait. S'ouvre alors une période plus calme et plus prospère.  Le renforcement des digues de la Dranse qui fut  le travail et la préoccupation des Martignerains de tous les siècles peut se poursuivre.

En 1748, Martigny devient la Noble bourgeoisie de Martigny.
Depuis 1808, débute un mouvement séparatiste, la plaine voulant se séparer de la montagne.

En 1814, on assiste à la division des avoirs communs des bourgeoisies de montagne (Martigny-Combe et Trient) d’avec celles de la plaine (Martigny-Bourg, Martigny-Ville, la Bâtiaz et Charrat).

En 1835, le Conseil d’État autorise la Ville à se constituer en commune séparée. Le Guercet demande son rattachement à la Ville.

En 1836,  Charrat obtient l'autorisation de constituer une commune autonome suite à une décision prise par l'assemblée des citoyens. Cette demande est principalement motivée "par le fait que les intérêts de Charrat se trouvent d'ordinaire en contradiction avec ceux du Bourg".

Dès lors, la création de six communes municipales devient effective :

  • 1835     Martigny-Ville
  • 1836     Charrat
  • 1841     Martigny-Bourg et Martigny-Combe
  • 1845     La Bâtiaz
  • 1899     Trient.

Il est à relever que, malgré les séparations, les citoyens bourgeois de ces nouvelles communes conservent toutes leurs bourgeoisies dans le cadre de la Grande-Bourgeoisie de Martigny.

Jusqu’en 1850 les bourgeois, par le conseil bourgeoisial, administrent la communauté, puis la Constitution fédérale oblige la création du conseil municipal. Dès lors il y eut deux conseils à Martigny-Ville ce qui n’a pas été le cas dans les autres communes.

En 1877, en vertu d’une nouvelle loi électorale le conseil bourgeoisial est supprimé.

Dans le courant du XXè siècle, des collaborations s’intensifient entre les communes et marquent  le début d’une réunification à laquelle adhèrent les bourgeoisies :

  • En 1956, la Bâtiaz et Martigny-Ville lient leurs destinées
  • Le 19 mars 1961, l’assemblée primaire de la Bourgeoisie de Martigny-Ville décide de constituer un Conseil bourgeoisial
  • En 1964, Martigny-Ville et Martigny-Bourg s’unissent
  • En 2021, Martigny et Charrat suivent le mouvement.

Le Conseil bourgeoisial se compose de cinq conseillers. Il siège tour à tour dans les locaux de l’Hôtel de Ville de Martigny, dans le bâtiment de la Grenette, dans le bâtiment Supersaxo et, actuellement, il occupe à nouveau ses propres locaux dans le bâtiment de la Grenette à la Rue du Bourg.

Les bourgeoisies en Valais

Le Valais compte 141 bourgeoisies : 74 dans le Valais francophone (dont 23 avec un conseil bourgeoisial indépendant) et 67 dans le Haut-Valais (dont 26 indépendantes).

Pour en savoir plus : 

Fédération des Bourgeoisies Valaisannes